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Félix CHARPY |
Félix Charpy, né le 15 décembre 1894 à Rantechaux Appelé suite à l’ordre de mobilisation générale le 23 août1914. Arrivé au corps le jour dit 23 août 1914 et incorporé comme soldat de 2ème classe. Félix Charpy passe au 5ème Bataillon de Chasseurs à pied le 14 janvier 1915. Il arrive au plateau d’Uffholtz (Alsace), et participe aux combats aux Epaulettes, puis au sommet de l’Hilsenfirst (Vosges) jusqu’au jour du 4 juillet où le régiment subit une perte considérable : 574 morts, blessés et disparus pour cette seule journée. C’est un bon soldat, bon patriote : il est cité à l’ordre de son Bataillon en se distinguant le 19 juillet 1915 « au cours de l’attaque du 21 juin 1915 en relançant des grenades allemandes dans un fortin occupé par l’ennemi ». Ses supérieurs sont très contents de lui « excellent chasseur très brave » Citation à l'ordre du Bataillon de Félix Charpy Puis le régiment part début août en Première Ligne sur le col du Linge (Vosges) où les hommes reçoivent quantités d’obus jusqu’au jour du 7 août 1915 où les pertes sont effroyables : 200 morts, 468 blessés et…Félix Charpy laissé pour mort sur le champ de bataille. Au soir, il reste 22 fusils et quatre officiers...Félix Charpy restera trois jours à terre parmi les morts, avant que les soldats ayant en charge le ramassage des corps, ne le découvrent, le visage grouillant de vers. Lesquels vers, lui sauveront la vie en évitant une surinfection ; puis il est évacué dans un hôpital mobile avant d’être transporté à l’hôpital de l’Hôtel Dieu de Lyon où il sera soigné pendant de longues années, au prix de terribles souffrances morales et physiques. Inaptitude définie : proposé pour pension de retraite par la Commission de Dijon du 28 mars 1918 pour « amputation de trois doigts à la main gauche, mutilation de la face ». Félix Charpy part en congé illimité le 31 mars 1918 et se retire à Rantechaux. Le 22 mars 1921, il est définitivement pensionné à 100% par la Commission de réforme de Besançon pour « perte du pouce gauche, amputation des deux dernières phalanges des 4 autres doigts, mutilation de la face consécutive à la perte de substance des lèvres ». Il a droit à une pension, augmentée en date du 16 mars 1922 , pour cause de dégradation de son état physique : « mutilation très étendue de la face très prononcée, main gauche complètement inutilisable, fracas des maxillaires de communication de la bouche et du nez, nombreuses cicatrices, effondrement du squelette facial, amputation importante de la langue, perte complète de la fonction masticaire et de la fonction de déglutition ». Photographie de Félix Charpy lors de son hospitalisation en 1915, suite à sa blessure par éclat d’obus. Félix Charpy sera fait Chevalier de la Légion d’Honneur le 11 août 1922, puis Officier de la Légion d’Honneur en 1932. De nouveau, son dossier sera révisé le 30 janvier 1932 pour qu’il soit (enfin) définitivement pensionné à vie pour invalidité…avec ce dernier commentaire rajouté au dossier quelques années plus tard« poussée récente d’escarre ayant nécessité une intervention, persistance d’une fistule palatine non récupérable » le 28 décembre 1938 ». En outre, il subira moult greffes censées lui redonner un « visage présentable » et sa dignité d’homme face aux cruels regards de la société. Par la suite, Félix Charpy eut droit, deux fois dans l’année, à un « masticateur », petit outil d’une grande utilité ayant pour fonction d’hacher sa nourriture. Sur les quatre garçons de la famille Charpy engagés dans le conflit, deux perdront la vie : Jules, Mort pour la France, le 29 février1916 à 28 ans à l’hôpital mobile de Saint Amarin (Alsace) des suites d’un éclat d’obus dans le visage, et Xavier Charpy , gravement blessé le 25 juin 1918 lors de sa position comme infirmier en Première Ligne pour aller chercher des blessés, Mort pour la France, des suites de guerre le 9 juillet 1919 à 29 ans lors d’une permission pour convalescence chez ses parents à Rantechaux. Le troisième frère, Louis, fut également blessé par un éclat d’obus au Nord Ouest de Guise (Aisne) du côté gauche de la poitrine et pensionné quelques années plus tard pour « limitation des mouvements du bras gauche par rétraction cicatricielle ». En effet, Louis n’avait eu la vie sauve que grâce aux dizaines de lettres envoyées par sa famille et gardées dans son portefeuille blotti contre sa poitrine à l’intérieur de sa capote. Lors de son évacuation, le chirurgien, au vu des blessures, n’eut d’autres choix que d’enlever les côtes afin de protéger le cœur des dommages collatéraux. Tout au long de la guerre, les quatre frères Charpy échangeront quelques 220 lettres avec leurs parents, Valentine et Edouard Charpy, avec leur frère Alphonse et leurs sœurs Léa,Marie et Esther, tous demeurant à Rantechaux. Lorsque Félix Charpy partit à la guerre, il était fiancé avec une demoiselle du village ; mais au vu des terribles blessures de celui-ci et du temps qu’il passa à l’hôpital militaire, elle préféra rompre les fiançailles. Remise de la Légion d’Honneur à Félix Charpy à Vercel Remise de la Légion d’Honneur à Félix Charpy à Vercel |
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Dernière mise à jour du site en mars 2020 par Israël LORENTE |